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Exposition Raymond Depardon,

Scénographie

2015

dispositif spatial mis en place fait modestement écho à l’organisation urbaine de la ville de New York. Les proportions de la trame orthogonale ont été transposées à l’échelle du mobilier pour générer des assises de longueur et de largeur fixes. Seules les hauteurs varient, à l’image de cette ville qui se déploie verticalement comme le souligne Rem Koolhaas dans Delirious New York, « Each block an Island in which architectural folklore could be experimented ». Au sein de la galerie HUG, nous nous retrouvons donc confrontés à deux sphères. D’un côté, un instantané de la vie contenu dans un cadre, un format. De l’autre, une ville réglée par une trame qui en donne la mesure, les limites. Nous serions donc tentés d’entrevoir une correspondance entre la travail photographique et l’architecture. Le support photographique reste inerte mais renvoie à un mouvement, une action. De la même manière, les pierres montées au plus haut d’un bâtiment gardent en elles un inertie, une tension inéluctablement entretenue par la gravité. En extrapolant, il est intéressant de noter que cette analogie peut se lire à différentes échelles. Le cadre photographique est le contenant, la limite de l’image. Il est potentiellement à la mesure de la parcelle au sein de laquelle l’architecture se développe. L’instant figé par la photographie serait mis en regard avec un bâtiment, concrétisant un mode de vie. Ainsi, nous pourrions nous interroger sur l'omniprésence du vide, celui que l’accrochage laisse entre les photographies et celui que les rues découpent dans la ville. N'est il pas tout ce que l'objectif n'a pas capté, l'enveloppe négative de l'acte photographique ? L'espace où se construit l'image mentale d'une ville, de sa vie et de son époque ?

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